Puy-de-Dôme (63)
8 avril 2025
Les 19 et 20 mai 2025, l’Hôtel de Région de Clermont-Ferrand va de nouveau être le cœur battant de l’innovation du bâtiment durable en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour sa 10e édition, la Journée de l’Eco-Bâtiment (JEB) va mettre les solutions biosourcées et géosourcées sous les projecteurs, en offrant aux professionnels du secteur une occasion unique de découvrir, échanger et s’engager dans une transition écologique concrète. Avec un programme réinventé et un partenariat stratégique avec le FRD-CODEM, cet événement se place comme un moment clé pour tous les acteurs de la filière, dont la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui soutient le Cluster depuis près de 20 ans. Christophe Geourjon, conseiller régional et président de la commission économie, relocalisations, numérique et préférence régionale, nous partage son point de vue sur l’importance de cet événement pour la région, la place de l’innovation et les défis de la transition écologique du bâtiment.
En quoi la JEB est-elle un rendez-vous annuel important à vos yeux ?
Christophe Geourjon : Pour moi, cet événement représente bien plus qu’une simple journée de rencontre. Il est le reflet de l’engagement collectif du secteur pour une transformation durable du bâtiment. C’est un moment unique où l’on voit converger toutes les parties prenantes, des industriels aux maîtres d’ouvrage, en passant par les architectes et les bureaux d’études. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est la possibilité qu’il offre de montrer concrètement comment la filière de l’éco-bâtiment se transforme. C’est un lieu où l’on partage des idées, où on confronte des visions, où des solutions innovantes prennent vie, et tout cela avec un seul objectif : bâtir une région plus verte, plus durable. Pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est un véritable marqueur de notre capacité à répondre aux enjeux écologiques actuels, tout en soutenant l’innovation locale et régionale.
Comme chaque année impaire, la JEB prendra ses quartiers à Clermont-Ferrand. L’alternance entre Lyon et Clermont, entre Rhône-Alpes et Auvergne, est-elle importante ?
Christophe Geourjon : Bien sûr, elle est même essentielle pour garantir une représentation équitable de l’ensemble du territoire de la Région. Chaque territoire a ses spécificités, ses besoins, et ses acteurs locaux. En allant à Clermont, nous répondons à l’enjeu de la proximité avec les acteurs locaux, tout en permettant à l’ensemble des participants, qu’ils soient de Lyon ou d’Auvergne, de se rencontrer et de partager leurs savoir-faire. Cela permet d’irriguer les différents bassins de la région et de garantir une bonne circulation des idées et des projets.
Ce sera la 10e édition de la JEB, un anniversaire est un marqueur fort en termes d’engagement et de longévité…
Christophe Geourjon : Dix ans d’existence, c’est un moment marquant. Le Cluster a su faire preuve de résilience et d’engagement en soutenant non seulement les entreprises du secteur, mais aussi en fédérant un écosystème solide et dynamique. Il y a une véritable reconnaissance de l’importance de cet engagement, tant au niveau local que national. Ce qui me frappe, c’est que chaque édition de la JEB montre à quel point les acteurs locaux sont prêts à avancer ensemble. Le Cluster a évolué, mais il est toujours resté fidèle à sa mission : accompagner la transition vers un bâtiment plus durable. Ce dixième anniversaire, c’est aussi l’occasion de voir les avancées concrètes, les innovations mises en place par nos entreprises, et d’échanger sur ce qui reste encore à accomplir. Cela montre que la volonté d’agir est bien là, avec des actions qui s’inscrivent dans la durée.
Quel est le rôle de la Région dans la promotion de l’éco-bâtiment et dans l’accompagnement de la filière ?
Christophe Geourjon : La Région a un rôle central dans l’accompagnement des transitions, et l’éco-bâtiment en est une priorité. Notre engagement va bien au-delà du simple soutien institutionnel : il s’agit de favoriser une véritable transformation des pratiques à l’échelle locale. On le voit à travers des projets de rénovation et de construction qui intègrent des matériaux écologiques et des solutions innovantes. Mais ce n’est pas seulement une question de normes ou de financement, c’est aussi une question d’accompagnement humain. Il s’agit d’être à l’écoute des besoins des professionnels, de les guider, de leur donner des outils pour qu’ils puissent non seulement adopter des pratiques plus durables, mais aussi les intégrer dans des projets concrets. Pour moi, la Région, c’est cette force qui permet à tous les acteurs de se rencontrer, de se coordonner et de trouver ensemble des solutions qui font sens.
Cette JEB va mettre à l’honneur les solutions biosourcées et géosourcées. Quelle importance ces solutions revêtent-elles pour vous ?
Christophe Geourjon : Les solutions biosourcées et géosourcées sont au cœur de la transition énergétique et écologique. Elles sont la réponse à des enjeux cruciaux comme la réduction de l’empreinte carbone et la préservation des ressources naturelles. Ce qui me touche particulièrement, c’est que ces matériaux ne sont pas seulement bons pour l’environnement, mais ils contribuent aussi à dynamiser notre économie locale. En utilisant des ressources naturelles issues de notre région, nous créons des emplois, nous valorisons des savoir-faire et nous renforçons notre indépendance économique. C’est aussi une manière de montrer qu’il est possible de faire des choix qui allient innovation, performance et respect de notre territoire. En fait, c’est un cercle vertueux : moins de dépendance aux matériaux importés, plus de production locale, et des bâtiments plus durables.
Quels sont selon vous les principaux freins à l’adoption des solutions biosourcées et géosourcées par les maîtres d’ouvrage ?
Christophe Geourjon : C’est une excellente question, car il y a encore plusieurs freins qui restent à lever. D’abord, il y a une certaine prudence vis-à-vis de ces nouveaux matériaux. Les maîtres d’ouvrage, surtout dans des projets de grande envergure, ont besoin de garanties sur la performance et la durabilité des solutions. Les questions normatives, de certification et d’assurabilité sont donc cruciales. Mais il y a aussi un enjeu culturel : il faut parfois convaincre certains acteurs qu’adopter ces matériaux n’est pas seulement une contrainte, mais une véritable opportunité. Il y a encore un besoin de formation et de sensibilisation sur ces solutions. Cela dit, je suis convaincu que l’adoption de ces matériaux va se généraliser dans les prochaines années, grâce à des démarches comme la JEB qui permettent de lever les doutes et de faire comprendre les bénéfices à long terme.
La Région, en tant que maître d’ouvrage, est-elle déjà impliquée dans l’utilisation de ces matériaux biosourcés ?
Christophe Geourjon : Oui, absolument. La Région a déjà intégré des matériaux biosourcés dans plusieurs projets, en particulier dans la rénovation des bâtiments publics. Cependant, je reconnais qu’il y a des défis à surmonter pour généraliser leur utilisation, notamment dans des projets complexes ou à grande échelle. Mais c’est là que la Région a un rôle essentiel : en tant que donneur d’ordre public, elle peut montrer l’exemple et inciter à l’adoption de ces solutions. Nous devons aussi continuer à travailler sur la formation des professionnels, des artisans aux bureaux d’études, pour qu’ils soient à la fois sensibilisés et techniquement capables d’utiliser ces matériaux dans leurs projets.
Les acteurs de l’éco-bâtiment sont-ils suffisamment soutenus pour développer des solutions innovantes ?
Christophe Geourjon : La Région soutient activement le développement de solutions innovantes, et le hors-site en est un excellent exemple. Ce type de méthode, qui permet de préfabriquer des éléments en usine pour les assembler sur le chantier, présente de nombreux avantages, notamment en termes de réduction des délais et d’amélioration de la qualité. Ce qui est passionnant avec le Cluster, c’est qu’il a su prendre ce virage innovant bien avant qu’il ne devienne un sujet majeur dans la construction. La Région a donc toujours été en soutien de ces initiatives et continue de le faire, notamment par des financements, mais aussi par la mise en réseau des acteurs, car l’innovation, ce n’est pas seulement une question de ressources, mais aussi de synergies.
L’an prochain, le cluster Eco-Bâtiment aura 20 ans : 2 décennies de développement et d’engagement pour la Région. Quel message souhaitez-vous faire passer à cette occasion ?
Christophe Geourjon : Je dirais que cet anniversaire sera un beau symbole de réussite collective et que l’engagement de la Région pour la transition écologique est profond et durable. Il se traduit par des actions toujours plus ambitieuses. À l’aube de ses 20 ans, le Cluster peut être fier de son parcours, et moi, en tant que conseiller régional, je peux vous dire que nous serons toujours là pour soutenir cette dynamique.
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